Le fichier S de l'Allier de 1943

Publié le par Henri-Ferréol BILLY

Les archives départementales de l'Allier conservent quelques documents intéressants, parmi lesquels un document de 1943 intitulé "liste des individus inscrits au fichier "S" qui feront l'objet des arrestations préventives".

En tête du fichier S

En tête du fichier S

Ce document contient une liste de 46 noms, prénoms, dates de naissance et domiciles, vraisemblablement extraits d'un fichier S qui devait être beaucoup plus conséquent. Les 46 personnes sont tous des hommes nés entre 1878 et 1920. Seize d'entre eux ont fait l'objet d'au moins un internement administratif.

Vingt-deux communistes :

Vingt-deux d'entre-eux ont été identifiés comme communistes, parmi lesquels treize ont fait l'objet d'arrêtés d'internement, la plupart en octobre 1940. Parmi ces vingt-deux, on sait notamment que :

-trois mourront en déportation : Louis BAVAY, Gilbert BIDET et Henri DECLODURE ;

-six seront membres des FTP à la Libération : Jules ALABERGERE, Pierre ALBESSARD, Ernest AUBERGER, Jean GUERET, Louis LULLIER et François MATHIAUD ;

-un aura sa femme morte en déportation, tandis que son fils était engagé dans les FTP : Jean ROUSSAT ;

-un perdra son fils en déportation : Jean BUISSON ;

-un est noté comme "susceptible de continuer l'activité clandestine communiste et d'avoir créé par sa position à la SNCF une atmosphère de soulèvement" : Robert CHICOIX ;

Vingt-quatre "inconnus" :

Pour les vingt-quatre autres, en l'état je sais que trois d'entre-eux ont été internés entre décembre 1941 et janvier 1943. Cependant, au moins une dixaine d'entre eux sont de la région de Montluçon (région ouvrière), habitent des villes minière ou une quartier ouvrier, laissant supposer qu'on a affaire à des militants.

Tentative de conclusion :

Difficile de conclure sur un tel document qu'il est nécessaire de croiser avec d'autres sources comme nous avons essayé de le faire. Cependant il permet de déterminer une surveillance poussée sur le milieu ouvrier et communiste qui perdure alors que la zone sud a été occupée par l'armée allemande.

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