Faut-il lire Jean DEBORDES ? (partie 1)

Publié le par Henri-Ferreol BILLY

Toute personne qui s'intéresse à la 2e guerre mondiale dans le Bourbonnais a obligatoirement entendu parler de Jean DEBORDES.

Couverture de "l'Allier dans la guerre"

Couverture de "l'Allier dans la guerre"

Qui était il ? Né en 1920 à Bourbon-l'Archambault et décédé en 2012, il était journaliste à La tribune - le Progrès jusqu'à sa retraite en 1985. Vu son année de naissance, il n'a pas dû être mobilisé mais a dû faire les chantiers de jeunesse, mais qu'a-t-il fait d'autre pendant la guerre, lui qui fait partie des classes d'âges destinées au STO ? Pas de maquis pour lui, sinon il en aurait parlé. Est-il parti au STO ? Il y a échappé. Ainsi en 1994, à propos de la Libération de Vichy il écrit :

L’émotion m’étreint encore quand j’évoque ces heures que, jeune homme perdu dans Vichy, pour ne point partir au S.T.O., j’avais vécues avec enthousiasme

A Vichy, la vie de tous les jours sous Pétain

Il n'explique pas selon quel procédé il y a échappé, mais il confirme l'avoir fait. On sait que, fils d'un couple d'agriculteurs, il est arrivé à Vichy en 1943. Il ne s'est pas caché sous un pseudonyme car il commence à écrire pour la presse. Ainsi, en octobre 1943, il signe un article pour le magasine L'Auto à propos d'un match entre le FC Moulins et l'Olympique St-Denis. Qu'a-t-il fait pour échapper au STO ? De quels soutiens a-t-il bénéficié ? Que veut-il dire par "perdu dans Vichy" ? Se cachait-il ? Il ne l'indique pas. Il n'a d'ailleurs pas de dossier à l'ONAC de l'Allier et "évidemment" aucun dossier d'homologation FFI au SHD de Vincennes. 

Il a été un auteur prolixe à partir de 1991 après avoir été le conseiller personnel des maires de Vichy Pierre COULON (1913-1967) sur qui il publia un livre en 1991, et Jacques LACARIN (1912-2009). Il a ainsi écrit plusieurs livres sur Vichy comme Vichy au fil des rues (1996). La BNF répertorie ainsi 14 livres :

Mais il est surtout connu pour une série de trois livres : L'Allier dans la guerre, 1939-1945 (2000), Paroles de résistants (2003) et Le temps des passions (2005) tous parus aux éditions De Borée.

DEBORDES a écrit un premier livre sur la seconde guerre en 1994 intitulé A Vichy, la vie de tous les jours sous Pétain. Le ton y est plus léger que dans ses ouvrages postérieurs. Il qualifie un ouvrage de Georges ROUGERON "d'excellent livre" et n'attaque pas Raymond MONCORGE. Mais on y trouve déjà ce qui va faire sa marque, comme ses premiers accents anti-FTP ou anti-communistes. Ainsi décrit les FTP comme des "soudards" et des "malotrus".

Entassés dans des véhicules, surtout des camions, brandissant des drapeaux rouges portant la faucille et le marteau, avec au bras droit un brassard timbré des mots “Front National”, ils défilèrent dans les rues de la cité, pointant des mitraillettes et affolant tout le monde.

A Vichy, la vie de tous les jours sous Pétain

On y trouve aussi son recours abusif aux témoignages et le "massacre" qu'il est fait des noms de famille. L'ancien maire de Gannat, MIZON, devient ainsi "MIGEON". Le ton est donné pour la suite.

Suite dans une prochaine partie

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