Mai 1944 : la chute du CMZ FTP

Publié le par Henri-Ferreol BILLY

En 1985, Roger FALIGOT et Rémi KAUFFER font paraître un livre intitulé Service B, le réseau d'espionnage le plus secret de la seconde guerre mondiale.

Mai 1944 : la chute du CMZ FTP

Le sujet central est le service de renseignement des FTP, dit "service B".

Le livre sera surtout l'occasion d'évoquer une affaire d'arrestations survenue en mai 1944 et un personnage trouble.

La presse ne s'y trompe pas quand paraissent les critiques du livre comme ici Le nouvel observateur du 5 juillet 1985 (pages 30 et 31 accessibles en ligne).

Que s'est-il passé ?

Les FTP avaient créé un comité militaire spécifique à la zone sud du fait des difficultés de liaisons entre la zone "non occupée" et la "zone non occupée", comité qui prend le nom de CMZ.

Le CMZ, localisé à Lyon, est constitué en novembre 1942. 

André JACQUOT est délégué par le CMN (comité militaire national) auprès du CMZ. Les dirigeants du CMZ sont tous d'anciens brigadistes, tant le CE Francisque JOMARD,  le CT Mathieu PUEYO, le CO Boris GUIMPEL ou François OPPMAN, le responsable du service B. Ils ont tous entre 36 et 40 ans.

Le CMZ est structuré avec des adjoints et des agents de liaison. Parmi les adjoints, figure Guy SERBAT, auteur d'un livre publié en 2001 (à lire, une critique publiée suite à la parution de son livre).

Lyon et Caluire

Mais le 13 mai, PUEYO est arrêté à Lyon, ainsi que JACQUOT et JOMARD. GUIMPEL parvient de peu à s'échapper, mais sa femme (enceinte) est arrêtée. GUIMPEL peut prévenir les autres membres du CMZ. Mais les agents de liaison de JACQUOT et JOMARD sont également arrêtés.

Les arrestations frappent également l'inter-région Lyon/Grenoble/Marseille. Plusieurs sont arrêtés lors d'une réunion à Caluire le 15 mai : Marcel CLOUET (CE), Albert POUZERATTE, Camille LABRUX... Le COIR Charles PERRIN arrive à s'échapper, tout comme Jean-Baptiste CRESPO qui finira également par être arrêté. 

Les FTP arrêtés (ils auraient été environ 25) seront pour la plupart fusillés, les membres du CMZ étant déportés hormis JOMARD exécuté le 16 juin 1944 avec 29 autres prisonniers.

Qui est responsable ?

La responsabilité de la vague d'arrestations est due au CTIR, Lucien ILTIS dit "Boulanger".  Ce dernier aurait été un agent double, travaillant à la fois pour la Gestapo mais aussi directement pour le Komintern. Son rôle soulève beaucoup de questions, sans réponses à l'époque du livre de FALIGOT et de KAUFFER qui n'avaient pu consulter son dossier judiciaire en 1985...

Un certain nombre de réponses figurent dans sa biographie du Maitron :

Les arrestations ne semblent pas avoir eu d'impact sur le CMIR de l'Inter-A (victime d'une opération fin avril/début mai 1944), ni sur l'EM de l'Allier.

Sur les FTP de l'Allier, voir la page rassemblant les histoires de toutes les formations :

C'était le dernier article de l'année. Le prochain article sera publié le 12 janvier.

Commenter cet article