14 janvier 1918 : le gouvernement révolutionnaire russe répudie les emprunts russes

Publié le par Henri-Ferreol BILLY

Quasiment chaque année la question des emprunts russes revient dans l'actualité.

Présentation en vidéo de l'histoire des emprunts russes (Le Monde)

En 1867, la Russie lance des emprunts pour financer des chemins de fer. Un livre prémonitoire intitulé Les emprunts russes au tribunal de l'Europe s'interroge sur le risques de ces emprunts (en 1870 !) notamment à cause du tsar.

La France se trouve isolée politiquement après sa défaite contre l'Allemagne en 1870. Elle a besoin d'alliés et pousse les français à acheter des titres russes. Le tsar lance toute une série d'emprunts (quatorze emprunts entre 1888 et 1901).

En 1892 l'alliance est scellée entre les deux états.

En 1906, le livre Que vaut l'alliance russe de Marcel ROUFFIE chiffre les emprunts à 4 milliards 750 millions. Les emprunts se font dans une euphorie générale n'ayant pas de crainte de perte, l'investissement étant fait auprès d'un état :

Marcel ROUFFIE, Que vaut l'emprunt russe, page 23

Marcel ROUFFIE, Que vaut l'emprunt russe, page 23

En 1914, l'enchainement des alliances (qui aurait très bien pu ne pas avoir lieu) entraine l'Europe dans une guerre fratricide.

Le 2 mars 1917, le tsar abdique. En octobre les soviétiques prennent le pouvoir et le 14 janvier le gouvernement annule les emprunts russes. L'information parait dans la presse mais ne fait pas partie des préoccupations les plus importantes du moment. On trouve l'information dans Le Figaro du 16 janvier 1918 dans la colonne intitulée "l'anarchie (sic) russe" :

Le Figaro (16 janvier 1918)

Le Figaro (16 janvier 1918)

Dans la même colonne, un expert russe indique qu'il n'y a pourtant pas de quoi s'inquiéter :

14 janvier 1918 : le gouvernement révolutionnaire russe répudie les emprunts russes

La suite est connue : les actionnaires ayant souscrit aux emprunts russes ne reverront jamais leurs investissements.

L’État français finira par botter en touche se contentant d'opérer des copiés-collés dans ses réponses aux sénateurs ou aux parlementaires comme dans les deux cas ci-dessous :

Publié dans Histoire, Généalogie

Commenter cet article