18 juin 1944 : bataille de St-Marcel

Publié le par Henri-Ferreol BILLY

Après quasiment deux mois de silence, les articles du blog reprennent avec un passage par la Bretagne. Bonne lecture !

La bataille de St-Marcel :

Voici le petit aperçu d'un des combats qui se passa en Bretagne où les Alliés s'étaient donné pour but de fixer les allemands pendant que les Alliés débarquaient en Normandie.

À La Nouette [commune de Sérent], se trouve un terrain de parachutage secret, homologué depuis février 1943 sous le nom de code Baleine. C’est là également que, pour mener à bien les instructions reçues par message de la BBC, le colonel Morice a demandé le 5 juin au bataillon FFI de Ploërmel-Josselin de se rendre, pour constituer la garnison d’un centre mobilisateur.

À la suite des messages radio du lieutenant Marienne, impressionné par les possibilités d’organisation qui s’annoncent, le commandant Bourgoin, chef des SAS français, décide de se faire parachuter sur place avec le reste de son régiment. À sa demande, le colonel Morice invite les bataillons FFI à rallier, par petits détachements, La Nouette et le camp de Saint-Marcel pour y recevoir des armes. Chaque nuit, ce sont ainsi 150 à 200 containers d’armes et de munitions (soit 45 tonnes) qui sont largués et jusqu’à 700 containers le 13 juin. C’est le plus important parachutage de France occupée et même, avec l’atterrissage de quatre Jeeps SAS la nuit du 17 juin, une première mondiale en opération. On estime que 4 000 résistants sont passés par Saint-Marcel pour y obtenir leur armement.

http://www.archives.morbihan.fr/voyagez-dans-le-temps/le-maquis-de-saint-marcel/

Commune de St-Marcel

FFI du maquis de St-Marcel. source : site des AD du Morbihan

FFI du maquis de St-Marcel. source : site des AD du Morbihan

Curieusement, les Allemands ne réagissent pas jusqu’au franchissement de l’entrée du camp par deux tractions de la Feldgendarmerie de Ploërmel, le 18 juin au petit matin. L’alerte est donnée et le maquis qui s’étend sur plus de 800 hectares, défendu par environ 2 500 hommes, doit durant la journée entière essuyer trois attaques successives de troupes toujours plus nombreuses et aguerries. Seul un bombardement aérien, demandé par le commandant Bourgoin à Londres par radio, apporte un peu de répit.

À la tombée de la nuit, alors que l’ordre de dispersion est donné, la bataille de Saint-Marcel se solde, du côté français, par 28 morts, 60 blessés et 15 prisonniers. En face, les pertes sont beaucoup plus élevées. La dispersion du maquis de Saint-Marcel amène les Alliés à renoncer au système des grandes bases d’armement. Pour autant, la bataille connaît un énorme retentissement en Bretagne car, pour la première fois, l’armée allemande est tenue en échec.

Les jours suivants, les Allemands se vengent en massacrant les FFI et les civils isolés et en incendiant le bourg de Saint-Marcel. Puis ils lancent une impitoyable chasse à l’homme à l’encontre des résistants et des parachutistes. Le 24 juin 1944, huit jeunes hommes sont fusillés à Pluherlin, 27 hommes subissent le même sort à Lanvénégen.

http://www.archives.morbihan.fr/voyagez-dans-le-temps/le-maquis-de-saint-marcel/

source : site du CERN

source : site du CERN

Sur les FFI tués par les allemands, on pourra lire l'article suivant du Maitron des fusillés :

Vidéo amateur tournée à l'occasion des 70 ans des combats de St-Marcel

La semaine prochaine : le musée de la Résistance de St-Marcel.

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