De la dénaturalisation à la mort : le parcours d'un juif russe

Publié le par Henri-Ferreol BILLY

Ma lecture actuellement d'un livre de Jacques SEMELIN m'a amené à me repencher sur un projet de biographie que j'avais préparé pour le Maitron des fusillés, à savoir la biographie de Khaime ROUJANSKY.

Il est né en 1891 à Rostov-sur-le-Don en Russie dans une famille de négociants avant de rejoindre la France vraisemblablement à l'âge de 20 ans.

Rostov-sur-le-Don (Russie)

Juif de nationalité russe, il s'engage volontairement en 1914 comme médecin auxiliaire avant d'être démobilisé en 1919.

Il sera naturalisé en 1931 après avoir vu sa demande appuyée par les préfet et député de l'Oise où il exerçait comme médecin à Méru.

Au milieu des années 30 et du fracas des débats sur la naturalisation, un article paru le 14 février 1935 dans Le temps semble l'avoir particulièrement atteint. En effet, il concerne la naturalisation des médecins.

Le 20 février 1935 Le temps fait publier une lettre de Khaime ROUJANSKY qui rappelle, en même temps, son parcours.

Le temps, 20 février 1935
Le temps, 20 février 1935

Le temps, 20 février 1935

Mobilisé en 1939, il est rattrapé (de nouveau) par la "grande Histoire". Devenu médecin militaire à Clermont-Ferrand, il est vraisemblablement bloqué par la ligne de démarcation et ne peut rejoindre sa famille. Il voit sa naturalisation retirée en octobre 1941, mais continue à exercer son activité médicale.

Il est arrêté à Olliergues le 5 mai 1944 suite à l'exécution d'un milicien. Emmené à Vichy, il est porté disparu depuis le 12 mai. On peut raisonnablement supposé qu'il a été exécuté par des membres du Sipo-SD. Il ferait ainsi partie des 9 disparus passés entre les mains du Sipo-SD de Vichy entre février et août 1944.

Son nom apparaît sur les monuments aux morts d'Olliergues (Puy-de-Dôme) et de Méru (Oise).

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