L'attaque de l'hôtel de l'écu du 27 juillet 1944 (partie 2)

Publié le par Henri-Ferreol BILLY

Après avoir vu les préparatifs dans une première partie, voyons la suite des opérations.

Opération et suites

Le départ est donné de Deneuille-les-Mines. Vers 13h10, les véhicules d'attaque arrivent devant l'hôtel. Un témoin indique qu'un grenade a d'abord explosé les vitres avant que les armes automatiques n'entrent en action suivies d'autres grenades. Aurait également été utilisée la fameuse "bombe Gammon". Au bout de six à sept minutes, un coup de clairon sonne le repli. Un observateur note que les résistants étaient dotés de casques et de brassards tricolores.

Grenade Gammon

Grenade Gammon

Au moment de repartir, un véhicule (du camp Drouillat) est tombé en panne et ses occupants ont dû partir à pied. Le lendemain, leur campement subi une opération de police allemande : deux de leurs membres sont arrêtés et seront fusillés à Prémilhat.

A leur arrivée, les Allemands procèdent à six arrestations parmi lesquels celle d'André CARROUE sur lequel un pistolet est découvert (ramassé sur les lieux ?) : il est exécuté sur place.

Sont relevés deux morts : le chef LAMY et Achille BUREAU (né en 1913), ainsi que huit blessés dont 2 grièvement. Parmi eux, 3 femmes. L'État-Major revendique 7 morts et 20 blessés.

Par ailleurs, le matin même à Montluçon, un homme est exécuté à Montluçon par la Résistance.

Devant l'état du bâtiment, la réquisition fut levée le 29 par les autorités allemandes. En effet, les installations au rez-de-chaussée sont pulvérisées et il est inutilisable. Dans les étages, les portes des chambres sont en partie défoncées. Les chambres elles-mêmes sont en grand désordre. On note énormément de bouteilles vides, la cave du propriétaire ayant été complètement vidée.

Le 31 juillet, entre 6 et 8 résistants armés viennent à l'hôpital de Montluçon pour essayer d'achever les blessés.

Condamnations après guerre

Enfin, après la Libération, plusieurs membres du PPF sont présentés devant les juridictions d'épuration.

Le premier est Marcel PARRAUD, apparemment devenu chef départemental du PPF et condamné à mort le 2 octobre 1944. Sa peine sera commuée en travaux forcés.

Le 27 juin 1945, 14 sont présentés devant la cour de justice de l'Allier dont 3 seront rejugés en octobre après pourvoi en cassation. En octobre et novembre, 5 sont condamnés. Un autre, présenté en 1946 est acquitté. Devant la CJ de Riom, 5 sont condamnés à mort par contumace fin 1946, tandis qu'un autre sera présenté devant la cour de Justice de Riom en 1948. Un dernier comparaîtra devant la chambre civique de l'Allier. Parmi les condamnés, on trouve 3 membres de la famille SOUDE (René SOUDE avait été exécuté en mars 1944) ainsi que le fils et le gendre de LAMY.

Au total, ils auraient été a minima 27 à comparaître devant la Justice.

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