Le dictionnaire des fusillés (Maitron)
Paru en 2015, le dictionnaire des fusillés (Les fusillés, 1940-1944) est une source inépuisable pour un historien de la seconde guerre mondiale.
Grâce à un travail scientifique et éditorial hors du commun et de nombreux partenaires, le grand public aura à sa disposition, pour la première fois, dans un seul et même tome, l’ensemble des biographies des personnes fusillées par condamnation par les autorités allemandes en France pendant l’Occupation (1940-1944). Car si les déportés et internés de la Seconde Guerre mondiale ont fait l’objet de nombreux travaux, les fusillés, autres victimes de la répression nazie et de la collaboration vichyste demeuraient jusqu’à présent un corpus méconnu, sujet à des polémiques mémorielles. Il y a eu, au fil des décennies, des chiffres à discuter mais pas de listes, pas de dictionnaires, peu de biographies historiquement établies.
Les auteurs ont d’abord procédé à la redéfinition de la notion de fusillé, distinguant d’une part la "justice légale" (les « fusillés par condamnation ou comme otages », et les guillotinés en France) ; et d’autre part une répression plus aléatoire, celle des exécutés sommaires qui sont présents sur une base en ligne accessible par un code donné dans le volume. Aux fusillés par condamnation, donc, s’ajoutent les victimes de la politique allemande : des otages exécutés à grand renfort de propagande, désignés en fonction de leurs opinions et activités antifascistes, qu’il ne faut pas confondre avec les prises d’otages des derniers mois de la guerre débouchant sur des exécutions sommaires. Figurent également les condamnés par les tribunaux italiens, les condamnés par les Sections spéciales françaises puis guillotinés, et les condamnés par les cours martiales de Vichy (Milice et Groupes mobiles de réserve).
L’ensemble forme, à notre sens, les fusillés stricto sensu. Il s’attache aux notices relevant des exécutions « légales ». Sont aussi signalés en fin de volume deux autres corpus : les femmes exécutées hors de France ou en France sans condamnation, et les suicidés morts sous la torture, sans garantie d’exhaustivité. Les femmes condamnées à mort en France étaient déportées en Allemagne et guillotinées hors du regard français, ou envoyées dans les camps de concentration. Les suicidés et morts sous la torture étaient destinés au peloton d’exécution et il ne serait pas juste de les séparer des fusillés. Plusieurs figurent dans le corpus des fusillés car suicidés dans les heures qui précèdent la fusillade, pour ne pas laisser aux nazis le droit de décider de leur mort. Ils sont d’ailleurs souvent cités dans les documents comme fusillés.
Pour consulter des notices en ligne :
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Né le 6 juillet 1886 à Lyon (Rhône), fusillé sommaire le 16 juin 1944 au lieu-dit Roussille, commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain) ; professeur d'Université, historien ; fondateur des Annal...
Site "les fusillés 40-44"
Lire l'article du Maitron sur les exécutés d'octobre 1941 :
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1941-2016. Soixante-quinzième anniversaire des premières grandes exécutions d'otages - Maitron
En octobre 1941 eurent lieu les premières exécutions massives d'otages par les Allemands. L'importance d'un événement se mesure à sa portée, et celle-ci (...)
http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article186137