Les internés administratifs de l'Allier (1940-1944)
Les internements administratifs dans l'Allier
Pour appuyer notre propos, nous allons utiliser la liste des internés administratifs qui est conservée aux archives de l'Allier. Cette liste, convertie en tableur, contient les identités de 496 personnes, dont certaines en doublon, plusieurs personnes ayant été réinternées une voire deux fois.
Le document note les nom, prénoms et date de naissance, ainsi que la date d'internement (sauf pour 175 d'entre-eux) ainsi qu'un numéro qui semble correspondre à la date d'émission de l'arrêté d'internement et non pas à la date d'internement.
Les 31 internés d'octobre 1940 :
"relatif aux mesures à prendre à l'égard des individus dangereux, pour la défense nationale ou la sécurité publique".
La chasse aux communistes sous Vichy - Histoire et Généalogie
Document saisi en février 1941 chez Henri LEFORT Petit article, sans grande prétention, sur la chasse aux communistes pendant le régime de Vichy. Le sujet est vaste et mériterait d'être étudi...
http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2015/02/la-chasse-aux-communistes-sous-vichy.html
Le fichier S de l'Allier de 1943 - Histoire et Généalogie
Les archives départementales de l'Allier conservent quelques documents intéressants, parmi lesquels un document de 1943 intitulé "liste des individus inscrits au fichier "S" qui feront l'objet d...
http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2015/11/fichier-s-allier-1943.html
Les internements après octobre 1940 :
Par la suite, les internements se feront de façon continue, avec parfois des "vagues" d'internements plus importantes.
La rupture du Pacte de non-agression germano-soviétique ne provoqua pas de vague d'internement comme on aurait pu le penser. La raison est toute simple : les communistes les plus importants étaient déjà internés à cette date !
Les lieux d'internement :
Les lieux d'internement manquent pour seulement 8 personnes sur 496, ce qui assez appréciable et nous permet d'avoir une réelle vision d'ensemble. Les lieux d'internements étaient la zone Sud non occupée par les allemands jusqu'au 11 novembre 1942.
Voici là où ont été internées les personnes de ma liste :
-4 (dont nous ne connaissons pas les dates d'internement) dans l'Allier, à Cusset et Frémont ;
-31 dans le Tarn : à Brens, Castres, Gaillac et St-Sulpice-la-Pointe ;
-3
à Argelès (Hautes-Pyrénées) ;-35 à Fort-Barraux (Isère) ;
-7 à Gurs (Pyrénées-Atlantiques) ;
-108 dans l'Ariège : au Vernet et Rieucros ;
-1 seul à Mecharia, en Algérie ; 1 autre à Montrond (Hautes-Alpes) ; 2 à Noé (Haute-Garonne) ; 2 à Pellevoisin (Indre) ; 1 à Sancoins (Cher) ; 5 à Vals-les-Bains (Ardèche) ;
Carte des lieux d'internement
Ces quelques chiffres nous montrent que la Haute-Vienne a été nettement privilégiée puisque 2 personnes sur 5 y ont été envoyées, les autres étant disséminées un peu partout mais surtout autour de Toulouse.
-les déportés :
Sur ces 19 déportés, 9 sont repertoriés comme communistes : Louis BAVAY sera interné trois fois avant d'être déporté, André CHICAUD sera condamné à trois ans de prison le 21 juin 1941 au motif "d'avoir à Montluçon (Allier) exercé une activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager des mots d'ordre émanant de la IIIème internationale communiste", Eugène MARSAT après avoir été interné, rejoint un camp FTP et sera arrêté le 1er mars 1944 à Volvic, etc...
Mentionnons Constantin TCHERBACHINE qui sera "recruté par le Reich" mais sera déporté par la suite. D'autres internés seront également comme lui "recrutés" pour aller travailler en Allemagne (cinq au total).
-les "libérés" :
268 personnes de la liste sont mentionnées comme ayant été libérées. Au moins une quinzaine d'entre-eux seront réinternés par la suite. 71 figurent barrés de rouge dans le fichier, ce qui laisseraient entendre qu'ils pourraient avoir été libérés.
En guise de conclusion :
Il est difficile de dresser un constat puis une conclusion sur la base de cette seule liste. Si nous connaissons, ou imaginons, la cause de l'internement de certains (communistes, résistants, juifs ou étrangers) pour la majeure partie des internés nous manquons d'éléments.
Tout ce que nous pouvons savoir, c'est que les différents arrêtés d'internement ont été pris contre les
A lire : la thèse de Denis PESCHANSKI : Les camps d'internements français (1938-1946), 2000
Sources des photographies de camps : la photothèque du CARAN
Rapport général de l'inspection des camps en ligne
Suite de l'article :
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Les internés administratifs de l'Allier (1940-1944) - suite - Histoire et Généalogie
Nous avions rédigé un précédent article (ci-dessous) sur les internés administratifs de l'Allier en nous basant sur une liste de 496 personnes. Les Républicains espagnols fuyant les assauts d...
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