Capture d'allemands le 6 juillet 1944 à Bellenaves

Publié le par Henri-Ferréol BILLY

Le 6 juillet 1944, le camp FTP Dionnet réussit le coup de force de capturer plusieurs soldats allemands à la gare de Bellenaves.

Comme nous l'avions indiqué dans un précédent chapitre, une des missions confiées au camp était d'effectuer des sabotages ferroviaires sur la ligne reliant Gannat à Montluçon :

Suite à l'opération du 22 juin, le camp fut chargé d'organiser une autre opération. Récit :

à une quinzaine de jours d'intervalle le camp reçut l'ordre d'organiser un autre déraillement, cette fois de jour et d'un train de voyageurs car un train, avec des éléments allemands, devait quelques heures après emprunter cette voie. Dans la journée, étant sur les routes pour le ravitaillement, je n'ai pas participé à cette opération. Je rapporte donc les récits des acteurs. Si les moyens ont été les mêmes, pour qu'ils ne puissent être inquiétés par les allemands ou la police, le chef de gare de Bellenaves et l'employé de service ont été ligotés dans la gare et bâillonnés. Les voyageurs ont dû descendre du train et faire trois kilomètres à pied. Dans ce train, il avait été signalé la présence d'un groupe de neuf soldats allemands. Ils furent faits prisonniers et ramenés au camp. Dans le feu de l'action, un de nos camarades ayant été massacré quelques jours auparavant par la Gestapo , un certain nombre de ceux qui avaient participé à l'opération eurent la réaction qui a été de dire « on les fusillent immédiatement ». Il était environ neuf heures du soir. JONIN, « Acier », qui n'était pas d'accord sur le procédé, me consulta et je dis à tous « il est trop tard, nous les fusillerons demain matin ». Après quelques mots, l'accord sembla acquis. Je dis alors « Ils n'ont pas mangé, offrons leur un dernier repas ». Le cuisinier, Marcel CHAUTARD, « Benoît », toujours des nôtres ce jour, s'y refusa et ce fut Aimé THUIZAT, « Richard » qui leur fit une omelette. Le lendemain matin, après quelques explications tout le monde a été d'accord pour les traiter en prisonniers de guerre. Parmi eux se trouvaient un ancien syndicaliste et un jeune Polonais enrôlé de force dans l'armée allemande. Au fil du temps nous avons sympathisé avec eux deux. Au cours de l'attaque du 23 juillet, ces prisonniers furent libérés et selon les sources du moment, ces deux soldats, pour avoir sympathisé avec nous, ont été fusillés à Gannat.

Jean MARIELLE, "Le maquis de Veauce" dans Résistance Allier n°32 et 33

Sabotage ferroviaire d'un maquis de l'Allier

Sabotage ferroviaire d'un maquis de l'Allier

L'opération avait été menée par deux groupes, soit 16 hommes, guidés par Michel MARTEAU dit "Grenade" (20 ans), militaire originaire de Vichy. Cette opération permis la capture de 8 soldats allemands "très bien équipés et fortement armés". Les FTP prirent un important matériel, des armes et un grand nombre de courriers qu'à la sortie de la guerre, le service administratif de la 13e région militaire essaya de récupérer.

Suite à cette action des résistants, les allemands lancèrent une opération qui aboutit à la destruction de deux maquis :

Pour aller plus loin dans l'histoire du camp Dionnet-Marceau, reportez-vous au sommaire rassemblant les différents articles publiés sur ce camp.

Commenter cet article