Jean LASSIMONE, pilleur de tombes à Gannat (1780)

Publié le par Henri-Ferréol BILLY

Le 24 février 1781, le Parlement de Paris rend une décision en appel dans une affaire assez étonnante contre un fossoyeur de la ville de Gannat.

Jean LASSIMONE, dit "Maréchal", journalier de profession, était fossoyeur pour la paroisse Sainte-Croix de Gannat. Il avait pris la mauvaise habitude d'exhumer les morts pendant la nuit pour les dépouiller. Enhardi, il se mis à procéder ainsi de jour sous prétexte de creuser des fosses. Dénoncé, le ministère public ouvrit une information et il fut constitué prisonnier.

Décision du juge de Gannat :

Le 5 décembre 1780, le juge de Gannat rend une décision condamnant Jean LASSIMONE pour profanation. Il doit "faire amende honorable en chemise, nue tête, la corde au col tenant en ses mains une torche ardente du poids de deux livres", ce face à l'église de Ste-Croix devant laquelle il devra déclamer à haute voix qu'il a profané les tombes et qu'il s'en repend. L'exécuteur de la haute-justice doit ensuite l'exposer au carcan sur place publique avec un panneau portant l'inscription "Profanateur des sépultures des fidèles" et ce pendant deux heures durant trois marchés consécutifs.

Le tribunal reconnait également que sa femme, Jeanne RAY, "a été duement atteinte et convaincue d'avoir enlevé et emporté dans sa maison des planches des cercueils [...]".

Quant au sacristain, Gilbert JAMES, il lui fut enjoint "d'avoir à l'avenir plus d'attention au choix de ses fossoyeurs, et plus d'exactitude à veiller à la décence qui doit s'observer dans le cimetière".

Arrêt du parlement du 24 février 1781
Arrêt du parlement du 24 février 1781Arrêt du parlement du 24 février 1781Arrêt du parlement du 24 février 1781

Arrêt du parlement du 24 février 1781

Arrêt du Parlement du 24 février 1781 :

Tous les trois font appel : l'affaire est donc renvoyée devant le Parlement de Paris. Jean LASSIMONE et sa femme seront emprisonnés à la Conciergerie de Paris où cette dernière décède le 14 février 1781, sept jours avant le procès. Gilbert JAMES ne comparaîtra jamais devant le parlement.

Le parlement statut à nouveau : Jean LASSIMONE est de nouveau condamné au carcan où il devra être attaché un jour de marché pendant deux heures. Il devra porter un écriteau "Pour avoir enlevé des bières dans un cimetière".

Son devenir ne nous est pas connu : sans doute a-t-il quitté Gannat après les différentes expositions pour entamer une nouvelle vie.

L'affaire aura en tout cas défrayée la chronique de l'époque comme nous le montrent les deux textes suivants.

Journal politique de Bruxelles, septembre 1784Journal politique de Bruxelles, septembre 1784

Journal politique de Bruxelles, septembre 1784

Affiches d'Angers du 29 octobre 1784

Affiches d'Angers du 29 octobre 1784

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