Les internés administratifs de l'Allier (1940-1944) - suite

Publié le par Henri-Ferréol BILLY

Nous avions rédigé un précédent article (ci-dessous) sur les internés administratifs de l'Allier en nous basant sur une liste de 496 personnes.

Nous avions indiqué que nous manquions d'éléments complémentaires :

Il est difficile de dresser un constat puis une conclusion sur la base de cette seule liste. Si nous connaissons, ou imaginons, la cause de l'internement de certains (communistes, résistants, juifs ou étrangers) pour la majeure partie des internés nous manquons d'éléments.

http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2015/10/internes-administratifs-allier-1940-1944.html

Dossiers d'homologation FFI :

Pour compléter les informations dont nous disposions, nous nous sommes appuyés sur les dossiers administratifs de résistants, que nous appelerons ici dossiers d'homologation FFI.

Afin de pouvoir traiter le foisonnement des cas individuels, il a été nécessaire de classer les multiples formes de « résistance » pratiquées en un nombre limité de catégories ou de « familles ». Parmi celles-ci, cinq concernaient plus particulièrement le bureau Résistance car elles donnent lieu à la prise en compte de services militaires.
Chacune de ces familles a sa réglementation particulière qui vise à cerner au mieux, et à récompenser le plus justement possible, les services rendus :
- Forces françaises libres (FFL) : elles constituent l’armée régulière de la France libre, incluant les Forces navales françaises libres (FNFL), les Forces aériennes françaises libres (FAFL) et un Corps des volontaires féminines françaises (52 000 hommes et femmes) ;
- Forces françaises combattantes (FFC) : elles sont constituées des agents des réseaux de renseignement, d’action et d’évasion (109 000 hommes et femmes) ;
- Forces françaises de l’intérieur (FFI) : elles sont constituées notamment par les membres des maquis et des corps francs (260 000 hommes et femmes) ;
- Résistance intérieure française (RIF) : appartiennent à cette catégorie les membres des mouvements de Résistance dont les services justifient une pension militaire (22 000 personnes) ;
- Déportés et Internés résistants (DIR) : les résistants de cette catégorie appartiennent généralement à l’une ou l’autre des catégories précédentes (70 000 hommes et femmes).

Sur les 496 personnes de la liste, 99 d'entre eux ont eu un dossier d'homologation, soit 20%.

48 dossiers non homologués :

Mais sur ces 99 dossiers, 48 n'ont pas été homologués (48,5%). On peut penser que ces derniers ont tenté d'obtenir l'homologation du fait de leur internement administratif, mais qu'il n'a pas suffit pour leur obtenir le statut de résistant. Cependant, il faut noter que parmi eux deux sont morts en déportation, un est revenu de déportation et un dernier a été fusillé.

Figure également parmi eux le futur sénateur Georges ROUGERON, qui avait été interné le 2 octobre 1942 au camp de Nexon et que la police avait noté comme "communiste".

Réformé, Georges Rougeron n'est pas mobilisé durant la Seconde guerre mondiale mais il conduit une activité clandestine en faveur du parti socialiste, collaborant notamment avec Marx Dormoy, ce qui lui vaut un internement administratif en octobre 1942. Libéré en novembre 1943, il devient l'un des chefs de la résistance socialiste dans la région de Montluçon et, à la Libération, est nommé secrétaire du Comité départemental de Libération de l'Allier.

http://www.senat.fr/senateur/rougeron_georges57146a.html

51 dossiers homologués :

Les 51 dossiers restants (51,5% des 99 dossiers) peuvent se répartir en quatre catégories, étant signalé que plusieurs d'entre-eux se répartissent en plusieurs catégories, certains ayant reçus plusieurs homologations en même temps (ex. FFI-DIR).

DIR FFC FFI RIF
20 3 28 14

Parmi ces 51 résistants, nous retrouvons bon nombre de personnes identifiées comme communistes ou comme résistants FTP.

Parmi les déportés, se trouvent douzaine personnes pour lesquels l'AFMD de l'Allier a constitué une biographie : notons André BERGERON, André CHICAUD, Lucien MARCHELIDON et d'autres encore, parmi lesquels nous avions déjà notés Gilbert BIDET ou Louis Auguste BAVAY.

Conclusion :

Nous espérons avoir pu apporter un éclairage supplémentaire sur les internés administratifs de l'Allier. Nous essaierons d'y apporter un nouvel éclairage si d'autres données viennent compléter notre base de données.

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