6 janvier 1943, les montluçonnais empêchent le départ d'un train du STO
Le 6 janvier 1943, suite à un appel de différentes formations de la Résistance (parmi lesquels les FTP) près de 2.000 personnes se rassemblent à 13 heures à la gare de Montluçon pour empêcher le départ d'un train de STO.
Les jeunes forcent le cordon policier qui enserrait la gare et la foule se rue à leur suite. La locomotive est décrochée et les manifestants envahissent la voie. Le chef de gare, collaborateur notoire, est molesté alors qu'il voulait faire avancer le train. La police, appuyée par les GMR intervient, ce qui n'empêche pas près de 80 des 120 requis présents de suivre la foule.
L'arrivée de l'armée allemande, qui installe des mitrailleuses face à la gare, provoque la dispersion définitive de la foule.
Les faits seront cités à la radio de Londres !
La répression :
Mais ce certain succès aura un revers de médaille : entre le 6 et le 29 janvier, vingt-neuf arrêtés d'internement sont pris dont rien que quinze le 15 janvier. Parmi eux, se trouvaient trois hommes figurant sur le fichier "S" des personnes qui devaient être arrêtées en cas de trouble, ce qui est notamment le cas du trop fameux Louis Auguste BAVAY qui sera arrêté et interné le 8 janvier.
Plusieurs jeunes sont condamnés lors d'une audience le 14 janvier 1943 pour rebellion : Lucien MARCHELIDON qui avait été arrêté le 6 janvier et qui sera interné, ainsi que Georges LEIBER, qui sera libéré par ses camarades et rejoindra par la suite le camp Chauvet.
Un dénommé AMIZE est arrêté le 6 janvier et porté disparu depuis cette date, Charles RAVARD sera condamné par défaut à une audience de février, tandis qu'un autre encore sera arrêté fin février suite à la manifestation.
Plusieurs FTP doivent se cacher suite à la manifestation, c'est le cas de Louis Georges BAVAY (fils de Louis Auguste), de Léopold MAUPAS (futur membre du Camp FTP Chauvet puis chef du Camp FTP Dionnet), de Pierre KATZ (qui sera tué à Lyon) et d'autres encore.
Les suites pour les FTP :
Les FTP de Montluçon, pour ceux qui n'avaient pas été arrêtés, devront se cacher. Certains prendront même le maquis. Ainsi en mars 1943, sera créé le maquis FTP Hoche puis l'Etat Major FTP de l'Allier ce qui permettra de lancer l'action armée des FTP sur l'ensemble du département de l'Allier... Mais ceci est une autre histoire !
En attendant un autre article sur le maquis Hoche, vous pouvez consulter la page ci-dessous qui rassemble les différentes formations FTP de l'Allier. Celles et ceux souhaitant avoir plus de détails sur le 6 janvier 1943 peuvent se procurer l'ouvrage publié en 2014 par l'Association Bourbonnaise des Amis du Musée de la Résistance Nationale.
Les formations FTP de l'Allier - Histoire et Généalogie
(mise à jour le 17 octobre 2015). Cette page présente de façon synthétique, les différentes formations FTP de l'Allier, et de l'attente de la création d'une page de présentation spécifique ...
http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/les-formations-ftp-de-l-allier.html