L'attaque des camps Chauvet et Dionnet le 23 juillet 1944
Cet article, qui sera un peu long au vu de l'ampleur des évènements qui y sont relatés, explique l'attaque des troupes allemandes contre les camps Chauvet et Dionnet le 23 juillet 1944 ainsi que les évènements annexes, notamment ceux des 22 et 24 juillet, indissociables de l'évènement principal.
Nous avons créé un carte, ci-dessous, contenant les évènements principaux et permettant de situer géographiquement les faits décrits ci-dessous.
Attaque des maquis du 23 juillet 1944
Carte des faits des 22, 23 et 24 juillet. Le 23 juillet les allemands attaquent les camps Chauvet (bois du Châtelard, Ebreuil) et Dionnet (bois de Veauce, Lalizolle)
https://www.google.com/maps/d/viewer?mid=zJXmzVTaErCQ.kgL83w0NOqsI
Carte des opérations des 22, 23 et 24 juillet 1944
Le camp FTP Dionnet-Marceau - Histoire et Généalogie
( page mise à jour le 5 novembre 2016 ) Cette page servira à relier les différents articles publiés sur ce blog ayant trait à l'histoire du camp Dionnet-Marceau qui stationnait dans la forêt ...
http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/le-camp-ftp-dionnet-marceau-sommaire.html
L'histoire du Camp FTP Jean Chauvet - Histoire et Généalogie
Ce Camp FTP aura son destin lié à l'histoire du Camp Dionnet. Il est créé le 27 avril 1944 et prend le nom de Jean CHAUVET, membre des Jeunesses Communistes qui avait été fusillé le 23 févr...
http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2016/02/l-histoire-du-camp-ftp-jean-chauvet.html
un grand camp de partisans se trouvait dans la forêt à l'ouest de Bellenaves (forêt des Colettes et Bois de Jaumat). Il serait fort de plusieurs centaines d'hommes. D'après d'autres renseignements 12 soldats allemands ont été enlevés d'un train et emmenés dans cette région forestière. [...] Le groupe de combat Burkart avec les unités qui lui sont subordonnées, ratissera la région indiquée ci-dessus à la recherche des camps de bandits et de terroristes. On entreprendra une fouille complète des localités et des fermes de la région. Les terroristes rencontrés seront abattus. Les suspects faits prisonniers. Qui résistera ou tentera de fuir sera abattu. Les autos, motos ou bicyclettes dont l'emploi sans inconvénient ne pourra pas être prouvé seront confisquées
Les allemands prévoient d'organiser le ratissage de la forêt du sud vers le nord, avec trois groupes différents et un QG basé au carrefour de la Bosse, à côté de la ferme des Montmins où les allemands sont implantés depuis le 15 juin 1944 suite à leur opération à Louroux-de-Bouble (cet évènement, où cours duquel onze hommes seront fusillés, fera l'objet d'un article). L'opération prévoit également que la forêt soit encerclée par des forces armées pour abattre tout fuyard. Les troupes engagées seraient d'environ 500 hommes.
Le jour où le groupe de combat reçoit le message du 66e corps d'armées, le SD (Sicherheit Dienst) arrête à Commentry François KACZMARCK, un des responsables du campement du Chabanson, un des trois campements du groupe FTP Müller-Chancot. Le 22 juillet les autres responsables du campement sont attaqués, seul Casimir CUPIAL parviendra à s'en sortir, pour l'instant.
La stèle de la Bosse (commune d'Echassières) - Histoire et Généalogie
Article à paraître dans le premier numéro de 2015 du journal Le Couérail 11 septembre 1944 : découverte de quatre corps au carrefour de la Bosse Quatre cadavres de Français, trois hommes et u...
http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2015/01/la-stele-de-la-bosse-commune-d-echassieres.html
Article expliquant l'opération allemande du 22 juillet à Commentry
Le 22 juillet, les allemands commencent à rassembler leurs forces au carrefour de la Bosse.
De Commentry, les allemands emmènent trois prisonniers parmi lesquel François KACZMARCK qui leur a revelé sous la torture l'emplacement du camp Chauvet qui n'était pas visé par l'opération.
Le même jour, la 8e Compagnie du 192e RS remonte de Clermont-Ferrand. Vers 20 heures ils capturent un résistant MUR à Youx et, poursuivant leur route vers le carrefour de la Bosse, ils croisent la route d'une voiture de MUR sur la commune de Servant. Ces résistants revenaient du camp Chauvet où ils avaient averti vers 17 heures des membres du campement du Châtelard de l'imminence d'une attaque. Leur voiture est criblée de balles, mais leurs quatre occupants parviennent à s'échapper sans blessures. La 8e Compagnie n'arrive à son point de chute qu'une heure avant la tombée de la nuit, repoussant ainsi le démarrage des opérations au lendemain matin. Cependant il semblerait que le campement de St-Donat, dirigé par Pierre MOUROUX, ait été attaqué entre 21 heures et 2 heures du matin.
La veille de l'attaque, les membres du camp Chauvet avaient reçu pour consigne de plier bagage. Mais, d'après le témoignage de Colette PONT-PREUX, ils ont ensuite reçu un contre-ordre.
L'attaque du 23 juillet 1944 :
Les allemands entament le ratissage des bois du châtelard vers 6 heures du matin. Ils oublient le campement de St-Donat. Cependant vers 6 heures, trois membre du camp décident d'attaquer les allemands sur la route reliant Lalizolle à Sussat. Ils seront capturés, mais l'un d'entre-eux arrivera à s'échapper et à se réfugier chez la famille de Georges BARBARAT. Les deux autres, Raymond THIEBERT (18 ans) et André MASSERET (19 ans), sont abattus par les allemands.
et Raymond PARIS dit "Yvon" pour lesquels nous n'avons aucun acte de décès.
Après avoir achevé leur opération au camp Chauvet, les allemands dressent un bilan :
Les papiers riches en documentation furent immédiatement remis au détachement spécial du Commandement de la Police de Sûreté et du S.D. de Vichy, de ces documents, il ressort qu'il s'agit d'un groupe de communistes très actifs (F.T.P.), qui a probablement commis les différents attentats et actes de sabotage dans cette région. Probablement ont-ils également exécuté des civils français passant pour avoir des sentiments allemands. D'après les constations,
l'effectif était d'environ 70 hommes. Destruction : pendant l'opération deux camions légers et trois voitures de tourisme ont été détruites.
L'attaque du camp Dionnet :
Le camp Dionnet stationné dans le bois de Veauce, est réveillé par les premiers coups de feu vers 5h30. André PUYET dit "Vaillant" (18 ans) est appelé à la tente de commandement vers 6 heures. Vers 7 heures, il est envoyé en patrouille habillé en civil sur la commune de Lalizolle. Arrivé vers 7h45 au village, une habitante lui signale que les allemands sont partout. Il fait immédiatement demi-tour pour prévenir ses camarades.
Cependant, vers 9 heures, les allemands lancent leur attaque contre le camp Dionnet qui est pris sous les tirs d'armes automatiques et de fusils. Les FTP revendiquent avoir tué 33 allemands lors des combats. Ces derniers captureront et exécuteront Roger CHERASSE dit "Retardataire" (22 ans) qui avait été grièvement blessé et son camarade Julien CAFIERE dit "Eloi" (23 ans) qui était resté à ses côtés. Paul LANGLOIS dit "Energic" (19 ans) sera capturé et emmené à Vichy. Il est porté disparu depuis le 14 août 1944. HADJAB dit "Rose" est porté disparu depuis les combats. Le corps carbonisé d'un FTP sera retrouvé le lendemain des combats.
Les autres membres du camp parviendront à franchir les barrages par groupes. Les frères CHAUTARD et Marcel BLONDIAUX seront arrêtés le lendemain à Espinasse. Jean BONNET sera arrêté le 26 juillet à Cusset. Ils seront tous déportés.
Le massacre du chemin des vignes du 24 juillet :
Les fusillés des vignes le 24 juillet 1944 - Histoire et Généalogie
Ce week-end, un évènement tragique va une nouvelle fois être commémoré à Gannat, comme chaque année (cf. commémoration du 25 juillet 2015). Les faits : Le 24 juillet 1944, les gannatois dé...
http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2016/04/fusilles-24-juillet-1944-gannat.html
Le bilan des opérations allemandes :
En trois jours, ce sont au moins 25 patriotes (23 FTP, un MUR et un juif) qui auront été tués par les allemands, auxquels il faut rajouter un disparu et 5 prisonniers. Les camps Chauvet et Dionnet ont été complètement dispersés, et le camp Dionnet a perdu son chef de camp.
Mais les opérations des allemands ne sont pas finies : les 27 et 28 juillet, deux jeunes, Carlo CASTELLETTA (18 ans) et Armand FENGER (23 ans), sont arrêtés par les allemands et envoyés en déportation. La famille BILLY de Cusset, qui comptait deux maquisards, est obligée de se cacher dans la campagne. La femme de Henri RAVAT, ancien membre du camp Dionnet et responsable depuis le 20 juillet du camp Timbaud, est arrêtée et leur domicile est fouillée. Le 28 juillet, les allemands attaquent le campement du camp Drouillat à Lapeyrouse (à 8km au nord-ouest du carrefour de la Bosse) et arrêtent deux maquisards et un agent de liaison.
Le temps des hommages après la Libération :
Le 17 septembre 1944, la Compagnie Marceau (héritière du camp Dionnet), rend hommage à ses morts au cimetière de Gannt. Le 24 septembre, c'est au tour des morts du camp Chauvet d'avoir les honneurs lors d'une céremonie à Ebreuil.
Depuis, une journée de commémoration est organisée par l'ANACR chaque année. La prochaine aura lieu le 25 juillet 2015.
Souvenez-vous !
Le camp FTP Dionnet-Marceau - Histoire et Généalogie
Jeunes FTP du camp Dionnet-Marceau à Bellenaves (1944) ( page mise à jour le 26 février 2015 ) Cette page servira à relier les différents articles ayant trait à l'histoire du camp Dionnet-Mar...
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Sommaire de l'histoire du camp Dionnet-Marceau
Mots clés : Résistance ; juillet 1944 ; département de l'Allier ; forêt des Colettes ; bois de Veauce ; bois du Châtelard ; Veauce ; Ebreuil ; Lalizolle ; Vicq ; Echassières ; carrefour de la Bosse ; maquis ; camp Dionnet ; camp Chauvet ; FTP ; Francs-Tireurs et Partisants